Aller à l'encontre de ce lien et de cet accès serait ruiner complètement l'originalité, la grandeur et l'efficacité de la foi chrétienne, ainsi que la vérité de l'être divin du Christ. Sur ce point il est capital de ne faire aucune confusion, de n'accepter aucun concordisme entre la foi et les domaines humains, y compris la réflexion théologique, où les médiations sont bénéfiques et nécessaires.
5,12-21 : Anthropologie adamique, anthropologie chrétienne.
Entre la section précédente et celle-ci il y a une certaine rupture d'orientation ; cependant entre ces deux passages plusieurs liens ont été forgés : l'expression dia touto sert de transition ; de plus des deux côtés est mise en relief la continuité entre la réconciliation présente et le salut futur sans qu'intervienne la Loi. Des deux côtés l'argumentation s'appuie sur un a fortiori : 5,9.10 et 5,15.17.
Essayons d'apporter quelques éclaircissements sur plusieurs points : quelle opposition faut-il ici privilégier afin de donner tout son sens à cette section ? Comment traduire et comprendre la participation au péché d'Adam (5,12) ? Quel rapport convient-il d'établir avec le récit de Gn 2 - 3 et comment comprendre ce texte ?
1. Les commentaires se demandent souvent quelle est l'opposition principale à mettre en valeur dans ces versets : Adam-Christ ; un-tous ; péché-justification ; mort-vie, etc. D'autre part les commentaires manifestent souvent leur étonnement de ce que la comparaison commencée en 5,12 paraît rester en suspens ; parfois aussi ils considèrent 5,14 comme une simple parenthèse. En réalité le texte suggère autre chose : tout se passe comme si Paul, à la fin du verset 14, arrêtait sa phrase parce qu'il avait écrit l'essentiel de ce qu'il voulait avancer.