Maintenant non seulement un certain nombre de théologiens et d'exégètes s'intéressent de plus en plus à ce thème, mais on voit apparaître chez plusieurs auteurs des discours théologiques construits à partir de cette idée 22 : S. Boulgakoff, à partir de 1935 et de 1946 ; E. Jüngel en 1968 et en 1972 ; J. Moltmann en 1972.

 

Revenons au texte de Rm 8,31-39. La section se divise en deux paragraphes qui décrivent la victoire sur les deux ennemis de l'homme : le péché (8,31-34) et la mort (8,35-39). Trop souvent on insiste de manière unilatérale sur la victoire du Christ contre le péché. Il s'agirait alors d'une victoire limitée, puisque la mort mettrait un terme à ce triomphe éphémère.

On sait d'autre part comment nous sommes désarmés devant le mystère du mal. Comment rendre compte du mal partout présent dans le monde indépendamment de la violence des homme ? Contre ce mal, spécialement contre la mort, il est capital de montrer comment le Christ est victorieux. Dans les Evangiles et dans les épîtres pauliniennes, assez souvent, le Christ est présenté comme celui qui délivre l'homme du péché et de la mort. Il ne faut jamais séparer ces deux adversaires que le Christ a vaincus.