31. - "La christologie doit penser à partir de la croix : dans la totale impuissance, dans la détresse mortelle du crucifié, dont on ne peut tenir écarté la 'nature divine', se trouve sans diminution la pleine divinité de Dieu. Ce que Paul a entendu comme parole du Seigneur pour sa propre vie : 'la puissance se déploie dans la faiblesse' (2 Cor. 12,9), nous le reconnaissons par la foi en Jésus-Christ comme une loi de la vie divine elle-même. La reconnaissance de cette vérité fait disparaître, il est vrai, la vieille conception de l'immutabilité divine. La christologie doit prendre au sérieux le fait que Dieu lui-même, dans le Fils, entre réellement dans la souffrance, mais par là même est et reste tout entier Dieu" (Die Christologie muss ernst damit machen, dass Gott selbst in dem Sohn wirklich in das Leiden eintritt und eben darin ganz Gott ist und bleibt).
32. - "[...] croire contre toute vraisemblance d'après l'expérience de la vie [...], contre tout concept de Dieu élaboré par la raison, qui peut s'élever à l'idée d'une impassibilité, et au maximum d'une bonté totalement purifiée, mais en aucun cas à ce non-sens inconcevable [...] le mystère de l'Etre dévoilé comme amour absolu qui s'abaisse jusqu'à laver les pieds et même les âmes de ses créatures, et qui assume en lui toute l'infamie du péché, toute la haine qui s'acharne contre Dieu."
