De même dans le De vita Mosis, il appelle Theos la puissance créatrice, et Kurios la puissance royale : "[...] les deux facultés les plus vénérables et les plus hautes de Celui qui est, la faculté créatrice et la faculté royale. Sa faculté créatrice est appelé Dieu (Theos) : c'est grâce à elle qu'il a mis en place (etheke), créé et ordonné cet univers. Sa faculté royale est appelée Seigneur : par elle, il commande à ce qui existe et le gouverne avec justice et fermeté" (II,99; trad. R. Arnaldez, Cl. Mondésert, J. Pouilloux, P. Savinel, 1967) 38.

Dans le De mutatione nominum, après avoir parlé de la puissance royale (Basileus), Philon déclare : "A la même famille appartient aussi la puissance créatrice qu'on appelle Dieu. Car c'est par cette puissance que le Père, en donnant l'être et en le travaillant avec art, a tout mis en place, si bien que 'je suis ton Dieu' équivaut à : Je suis le créateur et le Démiurge" (29, trad. Arnaldez, 1964). On rencontre la même idée dans Quaestiones in Gen. III,39 (Gn 17,1) et IV,2 (Gn 18,2) 39 .