Pour l'homme justifié il n'est pas question de faire n'importe quoi, mais il se doit d'agir selon l'Esprit en conformité avec le Christ.

Puisque l'obligation a changé de place (de préalable elle est devenue une conséquence) il est préférable de ne pas lui appliquer le mot de loi. Parlons plutôt d'obligations chrétiennes.

Le contenu de l'obligation change. En effet le principe de ces obligations n'est plus la loi, mais l'exemple donné par le Christ et l'action de l'Esprit. Pour préciser le détail des obligations il sera utile de s'inspirer non seulement du décalogue, mais de tous les développements propres aux diverses réflexions morales au cours des temps.

Vouloir garder le "contenu" du décalogue, affirmer que le décalogue est une loi valable pour le chrétien, parler de loi (préalable au salut) au lieu de souligner que les obligations chrétiennes sont la conséquence du salut gratuit et qu'elles sont infinies, ce serait régresser. "O Galates stupides, qui vous a envoûtés alors que sous vos yeux a été exposé Jésus Christ crucifié ?" (Ga 3,1).

 

- L'utilisation du mot "mystère" en 11,25 mérite quelques commentaires.

Quelle est la pointe qui émerge dans ce chapitre 11 et sur quoi porte le mystère de 11,25 ? S'agit-il du dessein de miséricorde pour l'humanité entière, ou bien du destin d'Israël ?

Dans l'ensemble du Corpus paulinien le mystère recouvre ordinairement le secret caché, maintenant révélé, du salut universel (mettons à part un ou deux emplois qui pourraient avoir une autre portée : en Ep 5 et dans les pastorales ; nous étudierons ces exceptions plus loin).

Ici même dans le chapitre 11 on constate que la finale lyrique du chapitre 11 porte sur le salut universel, sans doute en relation avec le mystère de 11,25, même si un accent particulier insiste parfois sur le destin d'Israël. Tout se passe comme si l'idée dominante était l'unité du dessein de Dieu, à partir de quoi on tire des conséquences pour le salut d'Israël.