Paul décrit la vie du chrétien sans faire intervenir la Loi, sans se référer au décalogue. Il s'agit d'une vie nouvelle centrée sur l'amour, les membres du Christ imitant leur Sauveur.
Au milieu de ces développements un problème important est soulevé : si les chrétiens dans la société romaine ne sont plus sous la couverture de la Loi mosaïque, à quel droit, à quelle autorité peuvent-ils et doivent-ils se référer (13,1-7) ? C'est dans ces perspectives, et dans ces limites, que la soumission au pouvoir établi est à comprendre. Il ne s'agit pas d'un énoncé absolu, intemporel, à appliquer de manière fondamentaliste. Mais d'un principe évidemment limité par le droit naturel qui permet de prendre ses distances par rapport à tout pouvoir corrompu. Il reste que le principe ici posé écarte le pouvoir théocratique au bénéfice d'une sécularisation.
Rm 14 : les forts et les faibles.
Autre point particulier, développé à partir de 14,1 : les forts et les faibles.
Dans ce chapitre on peut assez facilement repérer ces chrétiens : les faibles se croient obligés de suivre encore certaines prescriptions de la Loi (différence entre les jours, problèmes de nourriture) ; les forts se savent libérés de ces préceptes.
A partir de ces constatations on peut se poser deux questions. Ces problèmes de nourriture concernent-ils aussi les décrets de Jérusalem (voir Ac 15,20 et 21,24-25, à comparer avec Mc 7,19) ?
Quel est le contexte de ces qualificatifs "forts, faibles" ? On serait tenté de les rapprocher des formules rencontrées dans les évangiles : "les petits" (Mc 9,42; Mt 18,6; Lc 17,2). Dans les synoptiques cette expressions désignent non des enfants (puisqu'en Mc 9,42 ils ont la foi), mais sans doute des païens devenus chrétiens.