Faisons quelques remarques et posons quelques questions.
- La présence de ces nombreuses salutations étonnent dans une épître adressée à une communauté que Paul n'a jamais visitée. D'autre part on peut suivre les déplacements de Priscille et Aquilas : selon Ac 18,2, l'édit de Claude (en 41 ou en 49-50) les avait fait partir de Rome. Ils s'installent alors à Corinthe où Paul les rencontre. En quittant Corinthe pour la Syrie Paul est accompagné par eux, mais à l'escale d'Éphèse ils s'arrêtent, ce qui leur donne l'occasion de compléter l'instruction chrétienne d'Apollos (Ac 18,18-26). Paul au cours de son troisième voyage séjourne à Éphèse, il écrit aux Corinthiens (vers 55-56) en faisant mention de Priscille et Aquilas (1 Co 16,19). Par ailleurs en 2 Tm 4,19 on cite Priscille et Aquilas avec la famille d'Onésiphore ; or ce dernier venait sans doute d'Éphèse (voir 2 Tm 4,19 et 1,16-18). Tout semble indiquer que Priscille et Aquilas habitaient Éphèse, sans qu'il soit question d'un quelconque retour à Rome. Cet indice plaide en faveur de l'hypothèse selon laquelle l'épître aux Romains (primitivement sans le chapitre 16) aurait un peu plus tard était envoyée aussi à la communauté d'Ephèse. C'est à ce moment-là que Paul aurait ajouté un certain nombre de salutations.
- Parmi ces salutations on retiendra le titre donné à Phoebé (16,1) : ministre ou diaconesse (diakonon) ; quant à Andronicus et Junias ils sont appelés "apôtres éminents" (16,7), sans qu'on puisse préciser la portée de ce titre. Manifestement, des femmes et des couples ont participé à l'activité apostolique de Paul, ce qui serait conforme au principe théologique de Ga 3,28.