Après avoir essayé toutes les combinaisons formelles et thématiques, et avoir constaté qu'elles n'étaient pas satisfaisantes, il est préférable de s'en tenir aux grandes divisions syntaxiques de la phrase, qui orientent et organisent les thèmes. On obtient alors le schéma suivant :
A) Béni soit Dieu qui nous a bénis (sauvés) en Christ ( v. 3) : salut réalisé.
B) selon le dessein établi en Christ avant la fondation du monde : 4.
B') proorisas : description du
dessein : 5-8
en ô
A') gnôrisas : description de la réalisation
du salut : 9-14
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en ô : les Juifs (11-12), |
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en ô... en ô.... : les Nations (13-14). |
Cette organisation manifeste une amplification littéraire et théologique, à partir d'une annonce des thèmes qui se développent ensuite en exposant un dessein, dont la réalisation, par le dédoublement Juifs-Nations, souligne l'extension du salut apporté. Les vagues sont de plus en plus grandioses, ce qui exprime parfaitement la prodigieuse amplitude assumée par le salut divin quand il est passé du dessein à sa réalisation : amplitude dans le temps, amplitude dans l'espace, amplitude dans la profondeur. Cela conduit au lyrisme d'une phrase interminable où les redondances, parfois lourdes et maladroites, essaient d'exprimer l'adéquation de la réalisation au dessein éternel de Dieu, avec même un "excès" dans la révélation salvatrice.
Dans cet exposé du salut deux aspects sont à souligner : l'unité d'un dessein divin qui remonte au-delà de la création (c'est-à-dire qui est préalable à la Loi et qui concerne tous les hommes) et l'importance de la "révélation" pour le salut. Commençons par ce second point. La sotériologie dans cette Bénédiction est centrée sur la connaissance du mystère, à savoir le dessein de tout réunir sous le Christ (9-10), réunir Juifs et Nations, réunir le ciel et la terre, Dieu et l'homme. C'est évidemment la foi et l'amour qui peuvent permettre cette unification, depuis que le Christ a proclamé et offert cette voie.