De même S. Lyonnet a plusieurs fois souligné le parallélisme entre 5,12-21 et 7 : "...le ch. 7 de l'épître aux Romains raconte lui aussi, comme le ch. 5, l'entrée du péché dans le monde." (Les étapes du mystère du salut, 1969, p. 136). Dans "L'histoire du salut selon le chap. 7 de l'épître aux Romains", Bi 43 (1962) 117, le même auteur à propos du chapitre 7 parle de "parallélisme avec le chapitre 5 concernant le péché d'Adam et ses effets dans le genre humain (v. 12ss), parallélisme évident, ce me semble, et admis en fait par la plupart..."

Ces rapprochements et ces parallélismes concerne non seulement les idées, mais également le vocabulaire. Ainsi en 5,1-11 et 8,18-39 on trouve plusieurs mots caractéristiques qu'on ne rencontre pas dans les sections intermédiaires : amour (de Dieu ou du Christ) en 5,5.8 et 8,35.37.39 ; espérance (substantif et verbe) en 5,2.4.5 et 8,20.24.24.24.24.25 ; persévérance (hupomonè) en 5,3.4 et 8,25 ; la souffrance du chrétien en 5,3 et 8,(17).18.23.35.36 ; le verbe sauver (au futur ou en espérance) en 5;9.10 et 8,24 ; la gloire en 5,2 et 8,(17).18.21.30 (en notant toutefois qu'on rencontre ce mot aussi en 6,4 en rapport avec le Christ).

Quant aux deux sections 5,12-21 et 7,7 à 8,17, elles sont caractérisées par une opposition explicite entre la situation de l'homme charnel et la situation du chrétien. En 5,12-21 cette opposition ressort clairement des formules "De même que..." ; "à plus forte raison..." et par les fréquentes confrontations entre les deux situations. En 7,7 - 8,17 les deux descriptions sont davantage séparées, cependant la volonté de comparer et d'opposer ces deux anthropologies apparaît clairement dans les versets 7,24 et 8,3, qui introduisent un contraste explicite entre les tendances de la "chair" et les tendances de l'Esprit.