5,1-11 : De la justification au salut.
Cette section est relativement claire. Cependant il faut préciser plusieurs choses. Selon le vocabulaire paulinien, encore en usage dans cette épître malgré une certaine évolution, la justification concerne l'entrée dans le processus salvifique. Le salut (substantif et verbe) est ordinairement employé pour décrire la situation définitive liée à l'eschatologie. Ici il s'agit du passage de la justification présente au salut à venir. Le parallélisme et l'a fortiori qu'on rencontre dans les versets 9 et 10 expriment bien (après la démonstration des premiers chapitres) que la Loi ne sert à rien pour le salut comme pour la justification : seul l'amour de Dieu pour l'homme est capable de réaliser ces transformations.
Souvent on se demande si cette section est à relier à ce qui précède ou à ce qui suit. Malgré la divergence des opinions sur ce point il paraît possible d'apporter une réponse nette et ferme. Le tournant est clairement annoncé en 5,1 : "Ainsi donc, justifiés par la foi, nous somme en paix avec Dieu..." Tout ce qui précédait concernait l'entrée dans la justification. Le problème est résolu ; la page est tournée. Maintenant il s'agit de passer de la justification, c'est-à-dire de la "réconciliation" présente, au salut eschatologique ; ce qui est bien exprimé dans le verset 10 : "A plus forte raison, réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie".
Rm 5,2 : Accès auprès du Père.
" Avoir accès (prosagôgèn) à cette grâce en laquelle nous sommes établis... ". Sans doute avons-nous ici une formulation qui en se précisant aboutira aux grandes affirmations qu'on rencontre dans les épîtres aux Ephésiens et aux Hébreux.