Transversale 3 : Gn 2 - 3
Pour étudier un texte il faut d'abord tenir compte de son genre littéraire. Si ce récit de l'Éden est un mythe 17, il serait malhabile d'en faire l'exégèse verset par verset comme pour un récit ordinaire.
Le mythe, distinct de l'allégorie, est plutôt à rapprocher de la parabole : le récit mis en œuvre par ces deux genres littéraires comporte une pointe autour de laquelle s'enroulent des détails plus ou moins pittoresques, sans lien direct avec la pointe, même s'ils sont révélateurs de l'imaginaire du moment. Il convient donc de commencer par dégager la pointe, pour interpréter le texte en fonction d'elle. Ainsi en Gn 2 - 3 il s'agit de "rendre compte" de ce que la vie humaine comporte de pénible aussi bien pour l'homme qui travaille la terre et retourne à la poussière (3,17-19), que pour la femme dans son rôle de mère et d'épouse (3,16), tout cela avec des harmoniques concernant la "connaissance du bon et du mauvais", qui appartient aux êtres humains (3,22), tandis que l'arbre de vie leur échappe (3,22-23). Cependant à propos des harmoniques présents dans les mythes on notera qu'ils peuvent présenter des valeurs très diverses d'un texte à l'autre. En effet, de multiples sous-genres littéraires peuvent intervenir dans les mythes : histoire amusante (raconter pourquoi et comment tel animal a des taches, ici pourquoi le serpent rampe) ; plaisir de conter (sans plus) ; rendre compte de certaines particularités (ici adéquation de l'homme et de la femme ; Dieu n'est pas responsable de la souffrance dans le monde.