Pour parvenir à cette conclusion il part du lien qui a existé entre le péché et la mort, même quand la loi n'intervenait pas. C'est sur cette conception de la mort qu'il serait possible de discuter avec Paul. En réalité il utilise pour son raisonnement les idées communément admises en son temps ; ce qu'il entend affirmer c'est tout ce qui dans ce passage concerne le Christ et l'inutilité de la Loi pour passer de la justification au salut eschatologique.
Lorsque vous étiez
esclaves du péché, Lorsque nous étions
dans la chair, vous étiez libres à
l'égard de la justice. les passions pécheresses, se
servant de la Loi, agissaient en nos membres, afin que nous portions Quels fruits portiez-vous
donc alors ? du fruit Aujourd'hui vous en
rougissez, car leur aboutissement, c'est la mort. pour la mort. Mais maintenant , Mais maintenant , mort à ce qui nous tenait
captifs, libérés du péché nous avons été affranchis
de la et asservis à Dieu, vous... Loi, de sorte que nous servons...
Ces deux passages sont parallèles, cependant d'un côté on ne rencontre que des "vous", de l'autre des "nous". D'un côté pas d'allusion à la loi, de l'autre on mentionne la Loi. Tout se passe comme si d'un côté Paul s'adressait à des chrétiens d'origine païenne, de l'autre à des chrétiens d'origine juive, parmi lesquels il se range. On pourrait étendre ces constatations à l'ensemble des deux passages : 6,16-23 et 7,1-6 ; quelques petites irrégularités montrent qu'il ne faut pas systématiser cet emploi des pronoms "vous" et "nous". Ils peuvent avoir d'autres significations. Cependant ici comme en d'autres passages du Corpus paulinien ces pronoms renvoient clairement aux chrétiens d'origine païennes et aux chrétiens d'origine juive, Paul faisant partie de ces derniers : voir par exemple Ga 2,15-17; 3,23-29; 4,3-5.8-11, ainsi que Ep 2,1-3.11-13.19-23.