Rm 7,7-23

Le parallélisme entre 5,12-21 et 7,7 à 8,17 permet de préciser le rôle de 7,7-23 qui décrit une anthropologie naturelle (comparable à l'anthropologie adamique de 5,12) opposée à l'anthropologie chrétienne de 7,24 - 8,17. Cette mise en place des péricopes permet de résoudre plusieurs problèmes.

1) Ces versets 7,7-23 décrivent le rôle de la convoitise et l'empire du péché. Pourquoi sont-ils situés après 6,1-14 qui présentait le baptême comme participation à la mort et à la résurrection du Christ ? Si on lit ces chapitres comme une suite logique et chronologique on est amené à appliquer cette description de la convoitise et du péché au chrétien simul justus et peccator. En réalité cette formule, quoi qu'il en soit de son intérêt, ne correspond aucunement à notre texte : en effet, dans ces chapitres 6 - 7 le développement des idées ne correspond pas à une suite logique ou chronologique, la construction est purement littéraire selon un schéma concentrique, de sorte que l'anthropologie de 7,7-23 est parallèle à l'anthropologie adamique de 5,12-21. Ainsi nous ne suivrons pas l'interprétation de Luther, reprise par beaucoup d'exégètes, par exemple récemment par J.D.G. Dunn.

Dans ce texte existe-t-il des allusions à l'histoire d'Adam et que faut-il en penser ? Cette manière de construire une anthropologie en réfléchissant sur les données provenant de Gn 2 - 3 n'est pas exceptionnelle. On la rencontre chez Philon pour qui Adam représente la partie rationnelle de l'Homme, et Ève la partie sensible : c'est par celle-ci que la tentation peut atteindre la raison et la faire chuter (Leg. Alleg.). Dans l'épître aux Romains la systématisation est différente, mais le procédé est similaire.