Sans doute est-il légitime et utile de s'inspirer du décalogue pour essayer de préciser les grandes lignes des interdits et commandements propres à la vie courante, mais à condition de tout modifier et adapter, spécialement en tenant compte des développements de ce qu'on peut appeler la loi naturelle et de l'apport néotestamentaire qui bouleverse tout.

 

Conclusions à tirer du chapitre 7 : Paul prend ses distances non seulement par rapport à la Loi mosaïque, mais par rapport à toute loi (morale et religieuse). Derrière cette expression de Loi il convient de comprendre que l'alliance établie entre Dieu et Israël dans un contexte de révélation et d'amour repose sur un ensemble de prescription morales et rituelles. Nous sommes en présence d'une religion. Quand K. Barth distingue foi et religion, il n'invente rien, il exprime seulement ce qui est clairement suggéré par l'épître aux Romains : l'effort du Juif pour atteindre Dieu est insuffisant. De même l'effort du Grec pour accomplir le bien et s'approcher de la Divinité. Seul Dieu peut venir chercher l'homme et lui accorder gratuitement le salut. On voit comment les tentatives pour transformer la foi en une religion s'écartent de la doctrine paulinienne et pervertissent le don de Dieu. On en revient toujours à ce cri de Paul :

"O Galates stupides, qui vous a envoûtés alors que sous vos yeux a été exposé Jésus Christ crucifié ?" (Ga 3,1).