7,24 à 8,2

On connaît le problème difficile posé par la fin du chapitre 7 de l'épître aux Romains. Après le cri d'angoisse du verset 24 : "Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?", une réponse décisive apporte le salut : "Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ, notre Seigneur !" Cependant la phrase suivante nous plonge à nouveau dans l'angoisse comme si nous avions à revenir en arrière ou comme si un élément de doute minait la victoire précédente : "Me voilà donc à la fois assujetti par l'intelligence à la loi de Dieu et par la chair à la loi du péché".

Plusieurs traductions et commentaires interprètent 25b comme une sorte de résumé de ce qui précède (malgré 25a qui se présente comme une conclusion décisive). Bultmann, suivi par quelques exégètes, regarde cette phrase comme une glose. D'autres voudraient bien déplacer cette phrase malencontreuse (25b) qui rompt la suite des idées ; ainsi en note la Tob remarque : "Cette dernière phrase serait mieux à sa place après le v. 23. Cette conjecture n'est cependant appuyée par aucun témoin du texte." D'autres enfin voient dans cette juxtaposition d'éléments discordants la description de la situation divisée du chrétien en même temps sauvé, en même temps pécheur 19.

Pour résoudre ce problème il est nécessaire et suffisant de remarquer ce qui suit : à la différence de notre manière occidentale et moderne de développer les idées selon un suivi rigoureusement logique ou chronologique, les anciens avaient l'habitude de procéder par des parallélismes littéraires synonymiques ou antithétiques (où seules les nuances font progresser la pensée).